samedi 14 juin 2014

#challenge AZ - M comme Mémoire des Hommes



Centenaire de la "Grande Guerre" oblige.
            Le site du ministère de la Défense s'étoffe peu à peu. Après les morts des guerres du XXe siècle, le journal des unités entre autres, la collection du ministre des armées qui comprend des dessins des champs de bataille.

            Grâce à ce site j'ai pu non seulement trouver le lieu et la cause du décès des soldats "Morts pour la France" mais découvrir aussi que certains frères dont on avait perdu la mémoire, avaient eux aussi disparu dans l'hécatombe de 14-18. Autant de noms, autant de destins tragiques, autant de familles détruites ou recomposées. Qui aurait pu penser, avant la date du déclenchement de cette boucherie que le destin d'un paisible coiffeur niortais, Maurice Chabourneau, était de disparaître à Zonnebeke près d'Ypres en octobre 1914. Un bled de Belgique dont il ignorait évidemment tout. Au moins n'aura-t-il pas souffert autant que ceux qui ont passé cinq ans au combat pour mourir quelques semaines avant la fin de la guerre…

Jules Simonneaux

            Parmi les soldats tués et déjà connus de nous, plusieurs oncles et cousins bretons : le frère de ma grand-mère Jules Simonneaux, le seul garçon de la famille, mort à 24 ans en octobre 1918, soit un mois avant l'armistice du 11 novembre. Ma grand-mère n'avait pas conservé de lettres de son frère, mais elle disait que dans la dernière il disait avoir reçu la "belle blessure". Le seul qui ait eu droit à une sépulture dans un cimetière militaire, en l'occurrence celui de Jonchery dans la Marne, tombe 780. Nous y avions emmené ma grand-mère dans les années 50.

 
Au cimetière militaire de Jonchery (51)


Monument de Guer (56)

          Plus tard nous avons trouvé son nom sur le monument aux morts de Guer, dans le Morbihan. A ce propos je vous rappelle que le site MemorialGenWeb recense les noms inscrits sur les monuments aux morts des guerres de 1870, 1914 et 39, ainsi que les guerres d'Algérie et d'Indochine

            La plupart des soldats étaient célibataires : deux cousins de Jules Simonneaux ont disparu, Eugène Simonneaux à 23 ans et Louis son frère à 27 ans, inscrits sur le monument de Bruz. 

          Côté Trumel, tous ont survécu sauf Léon Eugène Rabier, le frère de notre oncle Gabriel, inscrit à Elbeuf.
J'ai trouvé aussi trois arrière-grands-oncles de mon gendre :
 - Eugène Jules Richomme qui figure sur le monument de Signy-Signets (76),
 - Jean Granville sur celui de Tours, lieu de son décès  
 - Georges Albert Beuque mentionné à Saint-Cyr-les-Colons (89).

Beaucoup d'autres, pas forcément plus âgés étaient déjà mariés et chargés de famille.
 - Marie Granville a perdu successivement son mari François Meyniel en mai 1916, puis son frère Jean un an plus tard. Veuve à 33 ans avec trois jeunes enfants, elle se remarie juste après la guerre.  Son second mari avait lui aussi perdu son frère Georges Albert Beuque.
 - Même destin pour la poitevine Jane Thomas qui perd son mari Maurice Chabourneau dès le début de la guerre, puis sa fille. Remariée à Clovis Quintard, elle aura encore trois fils.

            D'autres femmes ne se remarient pas, et doivent se contenter de leur pension de veuve de guerre.  
- C'est le cas de Jeanne Petitbien, qui perd son mari Georges Henri Bertaud, et doit élever seule son fils Gaston.
 - Même situation pour Jeanne Piet, la grand-tante de Hugues. Son mari Sylvain Prosper Boullin meurt de maladie en Serbie quelques jours après l'armistice. Elle reste seule avec ses deux garçons, aidée par son frère et sa sœur.  

            Presque toutes les fiches de "Mémoire des Hommes" portent la mention "tué à l'ennemi". Mais certains, qui ont droit néanmoins à la mention "Mort pour la France" ont péri de maladie. De quoi exactement mourut Sylvain Prosper Boullin, à Monastir ? Est-ce la même maladie qui terrassa Louis Nicolas Engelman, cousin des Jamais. Il était prêtre, et à ce titre servait dans l'infirmerie militaire sur le navire "Canada", paquebot réquisitionné comme navire infirmier d'août 14 à la fin de la guerre. 

          Tous les soldats ne sont pas morts, bien évidemment, et nous aurons l'occasion de rappeler leur mémoire dans d'autres articles.

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